Carol Prieur
Lucy M. May
Gérard Reyes, Mariusz Ostrowski, James Viveiros, Lucy M. May, Lucie Mongrain, Leon Kupferschmid, Carol Prieur
Lucy M. May
Carol Prieur
Carol Prieur
Lucy M. May
Dominique Porte
Mathilde Monnard et Dominique Porte
Marie Chouinard
Carol Prieur, James Viveiros
Lucie Mongrain
Lucy M. May, Mariusz Ostrowski
En 1980, Marie Chouinard découvre le livre Mouvements, publié en 1951, du poète et peintre Henri Michaux (1899-1984). Composé de 64 pages de dessins à l'encre de Chine, d'un poème de 15 pages et d'une postface, Mouvements donne à voir des figures multiformes que Marie Chouinard s'est plu à lire littéralement, de gauche à droite et de page en page, comme une partition chorégraphique. Elle décide alors de procéder à un décryptage des dessins de cet immense artiste et de faire danser ces «mouvements à jets multiples, fête de taches, gammes de bras».
L'incarnation du livre est réalisée à la lettre puisque même le poème, qui figure en son milieu, et sa postface font partie de l'oeuvre chorégraphique.
Les dessins sont projetés en arrière-plan, donnant ainsi la possibilité aux spectateurs de faire simultanément une lecture personnelle de la partition de Michaux. Faisant écho à la présentation visuelle d'une page blanche avec son dessin noir, les interprètes, vêtus de noir, dansent sur un plancher blanc.Dans la trajectoire de Marie Chouinard, Le Sacre du printemps occupe une place particulière. Choisissant de revisiter ce puissant hymne à la vie, la chorégraphe crée sa première œuvre à partir d’une partition musicale. Le Sacre du printemps d’Igor Stravinsky explore à sa façon un Nouveau Monde et marque l’entrée de la danse dans la modernité. Marie Chouinard retrouve dans cette œuvre à l’avant-garde une pulsation originelle en résonance avec sa propre gestuelle. Loin de contraindre le rythme de sa danse, le souffle de cette puissante partition l’inspire, l’accompagne et l’énergise, à la fois l’écho et le contrepoint musical d’une chorégraphie organique, vigoureuse et exaltée.
Toute forme, pour Marie Chouinard, est le déploiement dans l’espace d’un élan vital particulier. Contrairement aux chorégraphes qui l'ont abordé jusqu'ici, elle a construit son Sacre autour de solos, cherchant à réveiller en un mouvement à la fois fort et limpide, le mystère intime de chaque danseur.
« Il n'y a pas d'histoire dans mon Sacre, explique-t-elle, pas de déroulement, pas de cause à effet. Seulement de la synchronicité. C'est comme si j'avais abordé la première seconde suivant l'instant de l'apparition de la vie dans la matière. Le spectacle, c'est le déploiement de cette seconde. J’ai l’impression qu’avant cette seconde, il y a eu l’intervention extraordinaire d’une lumière, d’un éclair. »
- Marie Chouinard
1er mondiale au centre des Arts Ottawa, Canada (1993)